Patrick BUNINO
39 rue Magenta 
93500 PANTIN 
FRANCE 

La vie est extraordinaire, on oublie parfois de s'en rendre compte.
 

Qui suis-je ? Je vais essayer de répondre un peu à cette question que tu te poses, cher(ère) ami(e).

Je suis né de bon matin par une journée de la mi-aôut 1967, à La Tronche, dans la banlieue de Grenoble, quand tu prends la direction de Chambéry, sur la rive droite de l'Isère. A cette époque là, pas d'autoroute, pas de jeux olympiques d'hiver encore. Françoise et Séverin avaient eu l'idée de venir s'installer dans le Dauphiné quelques années auparavant, quittant Paris pour se rapprocher de la nature, amoureux fous de cette belle région, de ses proches montagnes, de son ciel bleu. Mon frère, Christian, m'avait précédé d'un an et demie dans l'aventure de la vie. Je babillais de bonheur.

Après quelques années pleines de mésaventures que je ne narrerai pas ici, nous sommes partis nous installer à la campagne, à 25 kilomètres de Grenoble, dans la vallée du Grésivaudan, ou Graisivaudan (C'est cette fameuse vallée entre Belledone et Chartreuse, qui relie Grenoble à Chambéry). La vie s'écoulait, paisible et tranquille. Je passais mon temps entre l'école communale et les virées avec les copains dans la campagne.

Puis vînt le temps du collège, avec tous les jours le car à prendre à sept heures, rentrant parfois à pied l'après-midi. Avec mon frère nous découvrîmes l'électronique, essayant de comprendre cette science merveilleuse à travers des revues de vulgarisation qui proposaient des petits montages. Je redécouvrais la lecture, don de ma mère quelques années plus tôt, et j'épuisais la bibliothèque du collège, dévorant romans d'aventure et ouvrages plus philosophiques ou romanesques. Mes parents m'offraient un petit chaton que je baptisais Orix, merveilleuse petite boule de poils soyeux qui devînt le meilleur des amis. Sournoisement, discrètement, sans que j'y prête garde, la solitude s'installait. Séparé de mes camarades qui fréquentaient les bistrots puis les boîtes de nuit, à mobylette puis en voiture, alors que je préferais les longues ballades à travers champs et les randonnées à vélo.

Le temps passait, et je me retrouvais un beau jour d'automne à Grenoble, dans un lycée technique, pour continuer mes études en vue du Bac. Perdu au milieu d'un millier d'élèves, rentré à midi pour une vraie rentrée des classes le lendemain. Les trois années que j'ai vécues dans ce lycée m'ont laissé de très bons souvenirs, je m'y fit quelques bons camarades, j'y apprenais des matières qui m'intéressaient (math, physique, dessin industriel,...), et je n'avais pas celles dont je ne voulais pas (histoire, biologie). C'était super. Le cadre était moche, le lycée délabré, mais la verdure des pelouses et des bosquets m'apportait beaucoup de bien-être. Le proviseur fut assassiné par un élève, au milieu de l'année de 1 ère .
C'est là que je découvris l'informatique, lors de travaux pratiques en physique, puis à la bibliothèque. Les premières fois, je n'osais pas toucher à cette machine mystérieuse, puis j'achetais un ordinateur de poche, et je passais mes nuits à programmer des petits jeux, ou des calculs de lever et coucher de soleil, cherchant le meilleur algorithme alliant rapidité et concision. Bientôt, un ordinateur plus puissant trona dans le salon, et je m'épuisais devant la télé, branchant mon ordinateur après que la famille eût déserté le salon. Les nuits blanches s'accumulaient, les programmes devenant plus évolués, plus complexes.Le virus m'avait atteint, il n'était pas prêt de me lacher. Sa virulence diminua cependant au bout de 3 ans, et j'arrêtais de programmer.

Entre-temps, mon bac en poche, j'avais été admis en Mathématiques Supérieures, à la grande fierté de ma mère. Incapable de m'acclimater au nouveau cadre sans verdure de mes études, je connus là mes plus cuisants échecs scolaires, dépassant rarement des notes de 5 sur 20. Une fois, à un devoir de chimie, j'eu un zéro, le premier de ma vie. La chute était dure. Je restais néanmoins jusqu'à la fin de l'année, car ce que j'apprenais en mathématiques me passionnait. J'essayais de rattraper les morceaux en m'inscrivant à l'université, mais peine perdue, en 2ème année le rythme et la mentalité rejoignirent ceux que j'avais connu en Mathématiques Supérieures, et je décidais de mettre un point final à mes études.

Quelques mois plus tard, je partais faire mon service militaire à Bourg St Maurice, petite bourgade au coeur des alpes savoyardes. Un an passa, au rythme des permissions et des randonnées en montagne.Mais pas un an de perdu quand même. Car c'est là, alors que j'effectuais mon service national depuis à peine 2 mois, que je découvris le T'aï-Chi-Chuan
De retour à la vie civile et active se présenta le problème de trouver un emploi qui me convienne. J'eu la chance d'en trouver un immédiatement dans une usine de l'autre côté de la vallée, simple ouvrier intérimaire dans une fabrique d'aluminium pour condensateurs. Je gagnais de l'argent, achetais une voiture, et découvrais qu'on n'écoutais pas un simple OS, quelques soient ses idées. J'en profitais aussi pour me promener dans les programmes de l'ordinateur, ce qui me valut quelques remontrances...Alors que l'été s'achevait, les missions en intérim disparaissaient aussi. Désormais, il allait falloir chercher un métier solide, définitif. Mais on n'embauche pas quelqu'un qui n'a qu'un baccalauréat général. C'est alors que la chance me sourit. En effet, je me remémorais que pendant mon service militaire j'avais vu une affiche d'un organisme de formation qui proposais des diplômes Bac+2 en 1 an , rémunéré, en électronique. Je décidais donc d'aller effectuer une petite visite à leur centre de recrutement, à Grenoble. C'est là que j'ai découvert la formation que je suivis ensuite, celle d'Analyste Programmeur en Informatique Industrielle. Proche de l'industrie mais aussi très pointue informatiquement parlant, je m'enthousiasmais pour ce nouveau chemin à suivre. Sans emploi et non rémunéré par les ASSEDIC (je n'avais travaillé que 5 mois et demi), j'avais besoin que cette formation démarre le plus tôt possible. Deux solutions, Brest et Istres. Je choisis Brest, ayant un peu de famille dans cette ville. Istres, je ne savais même pas où c'était, vers Paris je croyais, je n'en avais pas du tout envie.

Ainsi donc, par un beau week-end de novembre, je partit en voiture rejoindre mon oncle et ma tante et leurs enfants à Brest, m'offrant une escapade par le Massif Central avant de rejoindre la ville industrieuse et grise la plus à l'ouest de la France. C'est beau la Bretagne, oui, c'est vrai. Mais pas Brest. Pluie et grisaille, ou grisaille et pluie, voilà le choix. Après quelques mois à encombrer ma famille d'accueil, je prenais un logement indépendant et rentrais enfin dans la vraie vie, totalement indépendant. La formation, comme prévu, se déroulait sans encombres, l'informatique est vraiment extrêmement facile pour moi. L'éloignement me pesait, et tous les mois, malgré la fatigue et le coût, je rentrais à Grenoble voir mes parents. Un petit stage de 4 mois pour clôturer cette formation me ramena dans les Alpes, à Culoz, où grâce à un très cher ami, on me proposa des programmes intéressants à concevoir (Adieu l'ami, je te regretterais toujours, et je n'ai pas su te garder vivant.) Je me faisais bronzer le midi dans un petit champ à côté de l'entreprise, et mes camarades brestois furent tout surpris en me revoyant à l'automne pour la soutenance du stage. Diplôme en poche, je disais une dernière fois adieu à la Bretagne, si belle dès que l'on s'éloigne un peu de Brest, et je retournais dans mes montagnes.

Cette fois, c'était sérieux, il fallait s'y mettre, enfin travailler. Des deux propositions que l'on me fit dans les deux mois suivant, je choisis la plus éloignée de chez mes parents, sachant que sinon je n'arriverais pas à quitter la maison familiale. Je me retrouvais donc à 1000 mètres d'altitude, dans les montagnes, les vraies, 40km au sud de Grenoble, dans le froid et le vent. Mais enfin, je travaillais. J'avais un appartement trop grand, une voiture usée, mais j'étais installé dans la vie active, pouvant enfin m'adonner sérieusement à cette passion que je m'étais découvert alors que j'étais à Bourg St Maurice : le T'aï-chi-chuan. J'avais remis à plus tard l'apprentissage de cette discipline auprès d'un enseignant qualifié, sachant que j'allais devoir me déplacer encore. Mais maintenant l'heure avait sonné, le moment était venu : je décidais de retourner voir Michèle , cette prof que j'avais rencontré un week-end lors d'un stage qu'elle donnait dans le préau d'une école communale, deux ans plus tôt.

C'est ainsi que commençait notre amitié, par un élève revêche, qui préfère regarder que participer à ce premier stage. Pendant quelques mois, je ne fis que suivre les stages, continuant à pratiquer quotidiennement le grand enchaînement, car je ne pouvais pas assister aux cours à Grenoble à cause de mes horaires de travail. J'essayais aussi le stage avec maître TUNG Kay-ying, stage de cinq jours. Perdu parmi tous ces gens que je ne connaissais pas, ne participant qu'au stage pour les débutants, j'en ressortis peu convaincu ni par le 'maître', ni par la discipline qu'il enseignait. Je m'accrochais quand même, me donnant jusqu'au stage d'été avec Michèle pour prendre une décision concernant la suite de mon apprentissage auprès d'elle. Bien m'en pris. Fruit du 'Hasard', le stage se déroulait à 10 km de chez moi, et j'y allais tous les jours à vélo. Autre ambiance, toujours aussi peu de contacts avec les autres participants hélas. Mais Michèle était là, heureusement, qui veillait, qui me fit travailler énormément le Family Set, que j'adore réellement. Merveilleuse discipline, merveilleuse amie. Un mois après, je passais chez elle voir une vidéo de son maître TUNG Hu-Lin auprès de qui elle avait débuté à Hawaï en 1968. Extraordinaires, sublimes démonstrations des applications du t'aï-chi-chuan. A l'automne, étant au chômage, j'en profitais pour mettre la gomme, participant aux 3 cours hebdomadaires en place à l'UNTCC, tout en continuant les stages mensuels. Au bout d'un trimestre, je ne participais plus qu'aux seuls deux cours que Michèle donnait, le troisième cours donné par une élève avancée ne m'intéressant plus.
J'ai continué ainsi pendant trois ans, travaillant lorsque c'était possible, au chômage sinon. Je quittais les montagnes, redescendais dans la vallée, près de ma mère d'abord, puis seul dans une petite chambre à Grenoble. Mes parents avaient dû quitter ce Dauphiné qu'ils aimaient tellement, chassés par une santé qui ne supportait plus la froideur hivernale. Pourquoi ont-ils décidé d'aller habiter à Draguignan ? Je ne sais pas.

"Et ton frère, qu'est-il devenu pendant ces années ?", me diras-tu ?
"Il a vécu sa vie.", te répondrais-je. Il a essayé, cherché, échoué, recommencé encore, et finalement participé à une formation de conducteur de travaux à Toulouse, dont il fut diplômé. Puis il travailla à Paris au sein du groupe Georges V, mais il se rendit rapidement compte que cela ne lui plaisait pas. Sa copine, qui travaillait dans l'informatique, le présenta à son patron, qui l'embaucha en tant qu'assistant bureautique. De là, il grimpa les échelons, devint responsable réseau chez un client, puis il se mit à son compte. Ils travaillent aujourd'hui tous les deux dans l'expertise réseau, et tous les problèmes de sécurité autour d'Internet. C'est grâce à lui, et ma reconnaissance pour cela lui est acquise éternellement, que je vins à Paris .

En effet, un vendredi de juin, il m'appella en me proposant de venir à un entretien d'embauche à Paris, pour un poste d'assistant bureautique comportant aussi l'assistance sur un système VMS. Cela correspondait à ma formation, je fonçais donc dans le premier train disponible, prêt à tout chambouler dans ma vie. Et c'est ce qui se passa, puisque je fus pris pour le poste. Costard-cravate au siège de la Générale des Eaux, cela me changeait des shorts et tee-shirts. Expérience passionnante, j'y suis resté 4 ans, mon poste ayant évolué vers un plein temps sur VMS, puis petit à petit l'activité a diminué, et j'ai changé de patron, vu le manque d'opportunités dans le Groupe Générale des Eaux.

Je m'installai Place Daumesnil, dans un studio au dernier étage d'un immeuble ancien. Je dû me réadapter à une nouvelle pratique du t'aï-chi- chuan, de nouveau seul, ne voulant pas changer de style, ni d'amitiés. Je finis par louer une salle le dimanche matin pour m'entrainer, car mon studio était vraiment trop petit, ne permettant que le travail lent, mais pas le rapide ni les enchaînements avec les armes. J'allais aussi un peu sur les bords de Seine, près de l'Institut du Monde Arabe.
C'est là que je fis une nouvelle rencontre en la personne de Nathalie CLOUET, danseuse, passionnée par le tango argentin. A l'automne elle ouvrait un cours, et je m'y précipitais avec grand plaisir, moi qui ne sais pas danser. Quelle joie ! Tout le t'aï-chi-chuan était là, les mêmes principes, les mêmes façons de bouger, d'emmener la partenaire. Je m'émerveillais devant cette pratique. La musique me plaisait, et je passais des heures savoureuses à essayer de marcher en rythme.
A l'automne je rencontrais le maître Kunlin ZHANG, grand expert en médecine chinoise et aussi en ba-gua-chuan et t'aï-chi-chuan. Il m'enseigna avec passion sa connaissance du ba-gua-chuan, merveilleuse discipline tournoyante, explosive.

Je rencontrais aussi cet automne là, Sophie LURCEL, enseignante bénévole de T'aï-chi-chuan à l'association AURORE, à Paris 19ème. Nos origines et nos parcours s'entremêlaient pour se rejoindre quelque temps. Je lui apportais la forme TUNG, alors qu'elle en enseignait une autre. Séduite, elle fit le pari de l'apprendre et de la présenter au diplôme de la Fédération des T'aï-Chi-Chuans Traditionnels qu'elle devait passer six mois plus tard. Nous nous retrouvions plusieurs fois par semaine le midi, le week-end aussi. Puis elle m'accompagna à Gap, à son premier stage avec Michèle. Quels moments passionnants que ces instants de pratique forte, dans une ambiance chaleureuse ! Quelques mois plus tard, pari réussi, elle obtint avec brio son diplôme fédéral.

Troisième rencontre quelques mois plus tard, je passais au salon Vivre et Travailler Autrement, à Bercy-Expo. Là un stand pas comme les autres présentait un Réseau d'Echanges de Savoirs, celui de Pantin. Séduit par l'idée d'offrir et recevoir des savoirs gratuitement, et sur l'insistance passionnée d'un membre, je participais à une réunion d'information un mardi suivant. J'offrais le t'aï-chi-chuan, et tout de suite quelques personnes furent intéressées. Une salle fut simplement trouvée, et l'échange commença la semaine suivante. Cela fait deux ans désormais que nous pratiquons ainsi le jeudi soir ou le dimanche matin.

Ainsi donc, pendant 3 ans au Réseau d'Echanges Réciproques de Savoirs de Pantin, j'ai offert le t'aï-chi-chuan et participé à de nombreux échanges, découvrant la réalité d'être tous égaux, et de se comporter sur le même niveau avec tous. J'en profitais pour m'investir pleinement, apprenant le fonctionnement d'une association, à vocation sociale. Beaucoup d'échanges, de rencontres merveilleuses ont jalonné ces années. Puis, mon envie de faire du t'aï-chi-chuan étant la plus forte, je décidais d'essayer d'en faire un métier, motivé par l'exemple de beaucoup de professeurs autour de moi, qui vivaient en enseignant cette discipline. Ainsi un jour j'ai arrêté de participer au Réseau d'Echanges Réciproques de Savoirs de Pantin, et je suis me suis tourné vers une formule payante, néanmoins modique afin de pouvoir faire découvrir cette discipline au plus grand nombre, au sein d'une association à vocation sociale et culturelle que j'avais rencontrée peu auparavant.

Expérience désastreuse ! Ni les partenaires, ni la volonté de transformer ma pratique en activité commerciale, n'étaient au rendez-vous. J'ai appris que la mésentente sur les objectifs est la cause de l'échec de la création de beaucoup de sociétés... Après avoir galèré pendant 3 autres années, me revoila donc à travailler dans l'informatique début aout 2001, ayant été au bout de mes ressources financières

Voilà, mon ami, ce que je suis aujourd'hui !
N'hésite pas à me contacter si tu es intéressé(e), ou si tu penses que cela peut intéresser la société où tu travailles, ou ton comité d'entreprise, afin que nous puissions vivre cette aventure du t'aï-chi-chuan !

 

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