QU'EST-CE QUE LE T'AÏ-CHI-CHUAN ?

 

D'abord je n'ai pas voulu mettre sur ce site de définitions de ce terme, car j'envisageais seulement de présenter l'enchaînement.

Mais, petit à petit, l'idée s'est insinuée dans mon esprit que, ce site pouvant être atteint par de futurs pratiquants (voire même des anciens), il serait bon de donner quelques explications sur le t'aï-chi-chuan.

Que dire ? Oublions le traditionnel "Boxe du Faîte Suprême". Cela a un sens (Vous trouvez vraiment que ça a un sens ?), mais assez obscur.

Vous connaissez la légende de ce moine taoïste qui regardait le combat entre un oiseau et un serpent, et qui, inspiré par cet affrontement, inventa le t'aï-chi-chuan ? C'est LA légende de la création du t'aï-chi-chuan. La question est toujours la même : Qui gagna , de l'oiseau ou du serpent ? Pour moi le gagnant c'est le dragon (je parle ici bien sur du dragon chinois, pas du modèle européen). En Amérique du Sud, on ne parle pas de dragon. Je ne crois pas, tout du moins. Mais on parle du serpent à plumes… Etrange terme… Il n'avait pour moi aucun sens, jusqu'à ce que j'entende parler de ce combat mythique entre le serpent et l'oiseau. Le serpent et l'oiseau rassemblés en un même être. Et si la victoire, c'était dans l'élimination des deux adversaires, dans une fusion de la verticale et de l'horizontale, dans la fusion des opposés, la non-dualité ?

Faites moi plaisir, évitez aussi le terme inapproprié de taï-chi. Car le t'aï-chi-chuan est T'aï-Chi, c'est à dire Tao, et Chuan, Forme. C'est à dire l'Incréé et la Création. Si vous parlez trop de t'aï-chi, vous pratiquerez du t'aï-chi (de l'Incréé ?), et vous n'aurez plus l'enracinement, la matière. Votre t'aï-chi sera aérien, vaporeux, éthéré, la forme ne sera plus là. Et la forme, c'est aussi la précision, la justesse; ce ne sont pas des choses inutiles.

Néanmoins le t'aï-chi-chuan doit devenir VOTRE t'aï-chi-chuan, adapté à votre morphologie, à vos problèmes, à votre recherche, à vos envies ou à votre goût du jour tout simplement. Je ne fais jamais le même enchaînement. Et c'est ainsi qu'on distingue les vraies valeurs de cette pratique, sans s'attacher à une forme (ce qui serait figer, donc tuer), tout en s'y attachant.

Le t'aï-chi-chuan est discipline de longue vie car il traite les maladies, il permet de se défendre, et par l'aspect méditatif permet de vivre éternellement, ne pas connaître la deuxième mort…

Un jour en pratiquant, j'ai pensé à l'escalade. Avancer lentement, sur un rythme continu, en cherchant toujours par où va passer la voie, comment se mouvoir, passant d'un appui à un autre, jusqu'à la fin de l'ascension . C'est aussi l'état d'esprit quand on fait l'enchaînement.

C'est, il est vrai, pour moi, un peu comme une religion.

Le t'aï-chi-chuan, c'est la découverte de notre univers, à travers la pratique de Yin-Yang, afin d'aller au delà de la séparation, du morcellement. C'est aussi l'équilibre en mouvement, le passage de Yin à Yang étant toujours sans heurt. C'est se relier au Ciel et à la Terre.
C'est, toujours, être juste : dans le mouvement, dans son attitude, dans sa relation à l'autre.

Pratiquer le t'aï-chi-chuan, c'est retrouver le mouvement de la Vie.

Si je pratique, c'est aussi pour la liberté : celle de participer à cette magie ou non, celle surtout de ma santé. Car le t'aï-chi-chuan me permet de ne plus subir les maladies dans l'attente d'une pilule qui me délivrera de mes souffrances. Je ne suis plus condamné à souffrir, silencieusement ou pas. C'est un excellent remède, toujours disponible, qui apaise le corps, le coeur et l'esprit.

 

 

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